C’est à Luc Audouin, médecin et sophrologue, que l’on doit cette phrase : « attente égale détente ».
La première fois que je l’ai entendue, je me souviens avoir été plus que sceptique …
Je déteste être en retard, je suis la plupart du temps en avance et donc, j’attends souvent. Pas nécessairement toujours désagréable, mais de là à associer attente et détente… Jusqu’au jour où j’ai commencé à faire de ce temps contraint, un temps agréable, utile pour moi en faisant un peu de sophrologie.
Je partage avec vous deux exemples, à partir de mes pratiques préférées :
J’attends l’ascenseur, le bus, je fais la queue devant un magasin.
Je porte mon attention sur ma mâchoire : tendue ou relâchée ? Si je veux relâcher, j’ouvre très légèrement la bouche, je décolle la langue du palais.
Je porte mon attention sur mes épaules : tendues ou relâchées ? Si je veux relâcher, je laisse tomber un peu mes épaules, je peux faire quelques petits mouvements avec mes bras.
Je porte mon attention sur mes mains, mes doigts : tendus ou relâchés ? Si je veux relâcher, je cherche à les sentir un peu plus lourds, je les bouge un peu.
Mes mâchoires, mes épaules, mes mains et mes doigts, relâchés.
En moins de deux minutes, j’ai libéré quelques tensions inutiles, et je n’ai pas vu le temps passer.
Je suis dans les transports en commun, ça traîne un peu ….
Je suis debout, j’en profite pour prendre conscience de ma position verticale, je peux garder les yeux ouverts, je respire tranquillement deux ou trois fois et je me concentre sur mes pieds posés au sol, avec le plus de détails possibles.
Je cherche à repérer chacun de mes orteils, les différentes zones de ma plante des pieds, mes talons, je peux me concentrer sur le pied droit, puis le pied gauche, ou les deux en même temps, en faire mentalement le tour, comme si je les dessinais.
Je peux imaginer l’empreinte qu’ils laisseraient si j’étais debout pieds nus, sur le sable d’une plage.
Je suis attentive à mes sensations qui changent selon les mouvements du métro ou du bus, mes pieds qui s’ajustent au sol, tous les petits mouvements que je suis amenée à faire pour garder l’équilibre avec mes pieds, mais aussi mes jambes, le haut de mon corps, mes bras.
Je peux essayer de déplacer le poids de mon corps un peu plus à droite, un peu plus à gauche, je reviens au centre, bien calée sur mes deux pieds.
Et quand je décide de terminer, je bouge un peu plus, comme si je marchais sur place et je reprends une respiration un peu plus tonique.
Personne n’a rien vu ! Je n’ai pas eu besoin de « prendre du temps », j’ai simplement utilisé quelques minutes qui auraient pu être au mieux neutres, au pire franchement désagréables, en un moment pour moi, où je me suis concentrée, recentrée, détendue, apaisée.
J’espère que je vous aurai donné envie d’essayer ? Vous pouvez aussi aller piocher d’autres idées du côté des « exercices audios ».
Et encore merci au Dr Luc Audouin, grâce à qui, maintenant : attente = détente !
Illustrations par Caroline Gaujour