Dans cet article, je partage avec vous quelques réflexions sur une des « marques de fabrique » de la sophrologie : les exercices en mouvement (aussi appelés « relaxations dynamiques »).
Pendant une séance de sophrologie, les différents exercices peuvent s’appuyer sur la respiration, l’imagination (pour faire venir des images mentales ou évoquer des situations) ou ces fameux mouvements.
Contrairement à d’autres disciplines, les mouvements proposés ne visent pas principalement à renforcer les muscles ou à développer la souplesse des articulations. Il s’agit plutôt de développer la conscience de son corps et de sa posture, de repérer les tensions éventuelles, de revenir au présent, de découvrir et d’affiner ses sensations.
Honnêtement, quand j’ai commencé à pratiquer, je ne voyais pas trop l’intérêt et je ne comprenais pas vraiment en quoi le fait d’agiter ses épaules de haut en bas pourrait avoir un quelconque effet…
Et pour moi, l’important était le mouvement : est-ce que je le fais correctement ? Est-ce que je dois avoir les poings serrés ou pas ? Est-ce que je le fais suffisamment vite ?
En fait, j’avais tout faux … mais avec un peu de pratique, j’ai commencé à sentir, à ressentir … et à comprendre.
J’ai peu à peu compris que l’important (en sophrologie) n’était pas la justesse du mouvement dans l’absolu, mais la justesse du mouvement pour soi, là, tout de suite, maintenant, en fonction de ses propres besoins.
J’ai aussi compris que le moment le plus important n’était pas le temps du mouvement lui-même, mais l’ensemble de la séquence :
On se prépare, on bouge, on intègre…
Pendant : on bouge
Après : petit temps de pause pour accueillir, observer ses sensations, avec le moins d’analyse ou de jugement possible.
J’ai aussi pu constater la force de la répétition : le corps semble avoir une mémoire et lorsque l’on reproduit régulièrement, en conscience, une séquence de mouvements, les sensations et ressentis associés se renforcent petit à petit.
Enfin, il est possible d’associer une intention spécifique à un mouvement, en fonction des besoins.
Si je reprends l’exemple du mouvement des épaules, un des exercices emblématiques de la sophrologie (exercices audios, parenthèse 2, si vous voulez essayer), on peut le réaliser avec le seul objectif de faire une agréable petite pause active (ou de développer sa conscience corporelle).
Mais on peut aussi avoir l’intention, par exemple :
- de se donner plus de tonus, les matins ou ça démarre difficilement…: pendant que l’on bouge ses épaules, on imagine de la chaleur de l’énergie, de l’optimisme, une couleur dynamisante enfin bref, tout ce qui pourrait nous donner un petit coup de boost,
- ou bien, on peut avoir envie de mettre à distance un sentiment désagréable : pendant que les épaules bougent, on imagine ce qui nous gêne et en relâchant / soufflant, on envoie tout ça le plus loin possible (très efficace, par exemple, quand quelqu’un nous a bien énervé…).
Et donc, OUI ! bouger les épaules de haut en bas peut nous faire beaucoup d’effet ! (Et ça marche aussi, bien sûr, avec toutes les autres « relaxations dynamiques »…)
Illustrations par Caroline Gaujour